Rationnaliser l’usage des gants médicaux : économie et écologie en milieu hospitalier
En ces années où l’impact environnemental tient une place prépondérante dans notre quotidien, la gestion des déchets et la consommation d’eau sont devenues des problématiques majeures pour les professionnels de la santé. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur une facette souvent négligée de l’hygiène hospitalière : l’usage des gants médicaux.
Un outil de protection indispensable… mais à utiliser avec parcimonie
Dans le cadre de leur vie professionnelle, les soignants utilisent quotidiennement des gants médicaux. Cet usage fait partie des pratiques de base en matière de prévention des infections et de sécurité des patients. En effet, ces dispositifs médicaux représentent une barrière physique essentielle contre la transmission des agents infectieux.
Cependant, la recherche montre que leur utilisation peut parfois être excessive. Outre le risque infectieux lié à une mauvaise utilisation des gants (comme le fait de ne pas les changer entre deux patients), leur surutilisation pose également problème en termes de gestion des déchets. En effet, ces produits à usage unique génèrent une quantité importante de déchets, contribuant ainsi à l’impact environnemental des centres hospitaliers.
De plus, leur fabrication nécessite une consommation d’eau non négligeable. Le Shift Project, un think tank dédié à la transition vers un développement durable, estime par exemple qu’il faut 3 litres d’eau pour fabriquer une seule paire de gants en latex.
Rationnaliser l’usage des gants : une démarche bénéfique pour la qualité de vie au travail
Rationnaliser l’usage des gants, c’est avant tout repenser nos pratiques professionnelles pour les rendre plus respectueuses de l’environnement. Cela passe par une formation de qualité, axée sur la gestion des risques et la sécurité des patients.
Une formation adéquate permet ainsi d’éviter les erreurs, comme l’usage inapproprié des gants, et de mettre en place des protocoles de soins sécuritaires. Elle peut aussi aider à identifier les situations où l’utilisation des gants n’est pas nécessaire, réduisant ainsi leur utilisation et, par conséquent, la production de déchets.
Rationnaliser l’usage des gants a également un impact positif sur la qualité de vie au travail. En effet, le port de gants peut être inconfortable et entraver la dextérité, surtout lorsqu’il est fréquent ou prolongé. Leur utilisation réfléchie et ciblée peut donc contribuer à améliorer le bien-être des soignants.
Le rôle des fabricants et des décideurs dans le cycle de vie des gants
Les fabricants de gants médicaux ont également un rôle à jouer dans cette démarche de rationalisation. En effet, ils peuvent contribuer à l’élaboration de produits plus respectueux de l’environnement, par exemple en utilisant des matériaux recyclés ou biodégradables, ou en minimisant la consommation d’eau lors de la fabrication.
De leur côté, les décideurs peuvent favoriser cette transition en optant pour des dispositifs médicaux plus durables. Il peut s’agir, par exemple, de privilégier les fournisseurs qui s’engagent dans une démarche de développement durable, ou de mettre en place des incitations financières pour l’achat de produits éco-responsables.
L’implication des acteurs à tous les niveaux du cycle de vie des gants – de leur fabrication à leur utilisation en passant par leur élimination – est donc essentielle pour réussir cette transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement et de la santé des soignants.
Conclusion : Vers une « éco-hygiène » en milieu hospitalier
Rationnaliser l’usage des gants médicaux n’est pas qu’une question de bon sens écologique. C’est aussi une question de santé, de qualité de vie au travail et même d’économie. Car chaque paire de gants utilisée à bon escient, c’est une paire de gants en moins à produire, à transporter et à éliminer.
En somme, l’heure est venue pour une réelle prise de conscience et pour une évolution de nos pratiques. Il est temps de revoir la place que nous accordons à l’usage des gants dans notre travail quotidien, dans une perspective de développement durable et de respect de notre environnement. Car ce n’est qu’en agissant ensemble, professionnels de santé, fabricants et décideurs, que nous pourrons construire l’hygiène hospitalière de demain : une « éco-hygiène » respectueuse de notre santé, de notre bien-être et de notre planète.